Présentation générale
Il n’y a pas de bonheur sans paix. L’homme est depuis le temps des origines à la recherche du bonheur. Le paradis terrestre est devenu l’image du paradis perdu. Elle illustre la nécessité du chemin à faire entre ce désir profond de l’homme de réaliser sur cette terre dans sa vie une quête que l’on pourrait associer à une quête d’absolu puisque le bonheur reste une image que l’on essaye de réaliser. Ainsi la rencontre avec le chaos peut devenir l’accès à cette lente préparation construction du bonheur en retrouvant la paix.
Le chaos est intrinsèque à l’homme. Dès sa naissance il y a combat, sa première expérience c’est la séparation. Toute sa vie, il va chercher la possibilité de réunir ce qui est séparé. Il va chercher la relation. La relation à l’autre qui n’est que la relation à lui-même ; l’échec de cette relation à l’autre le coupe de la possibilité de se retrouver unifié, UN. C’est la séparation qui continue son cycle depuis le moment de sa naissance.
Le processus de déshumanisation est pleinement lié à notre illusion de gérer et d’annuler, de refuser le Chaos. Créant une culture de l’illusion et du mensonge.
La médiation offre un espace, hors du temps pour la rencontre avec soi-même et avec l’autre. Rencontre de vérité.
Un autre temps, un autre espace
Espace autre qui ne peut être que hors du temps ordinaire, du temps qui meurt (chronos). Le temps n’est plus calculé, compté, chronométré comme si la pendule s’arrêtait. Le passé, le présent l’avenir ne font qu’un. Il reste l’attente d’une nouvelle vie, l’attente d’un autre temps non plus celui qui dévore mais celui qui ouvre à un autre regard sur la vie.
Cette relation à l’autre est illusion par rapport à nous même par rapport au fait que l’on va créer notre bonheur à travers l’autre.
L’homme est né avec un manque ontologique, c’est ce manque « d’être » qui nous renvoie à essayer de le combler à travers l’autre. Nous cherchons à nous guérir par l’autre et l’autre en fait autant.
L’espace de la médiation est un lieu tangible hors du contexte de vie des protagonistes pour accueillir les souffrances réciproques.
Artisan de paix
L’espace de la médiation humaniste a donc besoin d’un passage à un autre lieu pour donner la possibilité de créer un laboratoire d’expériences qui donnera la possibilité d’expériences directes partagées de la tâche à accomplir pour vivre ce passage de la souffrance, du chaos à la paix. Un lieu en dehors de celui de la médiation, ordinaire où l’on peut venir pratiquer ensemble le développement d’un véritable artisanat de paix. Autrement dit créer un lieu pour accueillir la pratique à développer pour devenir artisan de paix. L’identification d’un temps et d’un espace donné aux artisans de paix vient comme la complémentarité de la médiation humaniste qui s’explique essentiellement à travers l’expérience de la médiation.
Processus
La nécessaire verticalité : se relier
Il n’est pas l’apprentissage de techniques mais la découverte de techné, cet art de l’artisan qui à travers un travail laborieux, lent, enraciné dans les profondeurs de l’être, va laisser émerger une rencontre de vérité avec soi-même.
Revenir à l’essentiel, ce que je ressens, ce qui est l’expression de moi-même
L’apprentissage
La pratique de la médiation
Jacqueline Morineau
